LABORATOIRE DU LANGAGE 95
Matin de la respiration
profonde
Matin du ciel clair
Matin des ombres
passagères
Matin des matins
perdus
Matin que l'on
retrouve
Comme l'ami(e)
de toujours
Matin ou matinée
Matin qui résonne
au-delà des murs
Matin dans l'éventaire
des jours
***
L'amour le libre
dont les bras
mesurent le jour
en caresses
triomphales
L'amour le libre
est peu de chose
comparé à
l'étendue du monde
il est cependant
le tout
L'amour le libre
est un vers estropié
dans un poème
malade
qui boite
superbement
L'amour le libre
***
Au devenir du présent
l'ombre éclate en soleil
les pas se font pressants
quand approche l'éveil
***
Ombre. Blessure du monde. J'attends. L'abîme.
***
La nuit c'est. Un peu de quelque part. De quelqu'un.
Qu'on retrouve. Un peu de chair pour animer la pensée.
***
La nuit sera l'exacte transposition d'un voyage que l'on fait avec soi-même.
***
Et la nuit nous parle sa langue d'ivresse et de mélancolie.
***
Les pas sont toujours dans les ornières. Les pas qui s'effacent dans les
mouvements du corps. Les pas qui multiplient les mots et dont l'ombre
veut prendre la lumière.
***
Scintillement du jour. Opacité des mots parfois. La poésie de la solitude.
***
Elle était la lumière. Et j'étais sa part d'ombre. Les mots de l'amour sont toujours
exagérés.
***
La mort est une césure. A l'hémistiche de la vie ?
***
La nuit semble tenace. Mais l'illusion aussi. La sentence de vivre.
Approche la fin. Qui me tient la main ? Je ne sais.
***
Ne reste que l'ombre. De quelqu'un. Peut-être ?
***
L'ombre. Attendre. La place.
***
Libérons les âmes, les paroles, les silences.
***
Chaque pensée. Toujours immobile. Se défait. Malgré tout.
***
Les mots. La lumière d'être. L'oubli.
Les chemins du ciel. Et la nuit qui chante
dans les blessures ouvertes de l'âme
ERIC DUBOIS