LABORATOIRE DU LANGAGE 96
Nuit de quelque chose
d'un souvenir
de mille autres
d'un visage
de plusieurs visages
à jamais confondus
des bras des jambes
corps à coeur
et coeur à corps
en mouvements
qui déplacent
les lignes de vie
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Brumes du silence
Escalier du monde
Feuillages et racines
S'entrecroisent
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Bruits du monde. Tenter le vide ?
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L'obscurité saillante des bleus à l'âme.
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Pierre après pierre, construire la mémoire.
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Scintille l'ombre dans la lumière.
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Mais quand voyagent les mots de la mémoire ?
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La nuit. L'espace. Entre deux chaises.
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Et le matin est transparence des rêves.
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Dans l'air circulent des poèmes et des souvenirs, des ombres et des papillons.
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Matin des vieux jours du passé qui tombent comme fruits trop mûrs des arbres souverains.
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Qui traverse ma mémoire ? Quelles ombres allument des réverbères ? Où se trouve le pays du vrai ? Assez de ce chaos, de ces mystifications !
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La lumière devient l'ombre. Les mots sont au-dessus de nos têtes. Le monde est irrésistible. La mésange pleure son nid , cependant. On ne peut plus maintenir longtemps l'illusion. C'est sans doute la fin.
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La limite est atteinte. Je dis bien : la limite est atteinte. Jusqu'où finira le spectacle ? Les derniers restes. Du monde. Notre monde.
ERIC DUBOIS