LABORATOIRE DU LANGAGE 97
Chemin encore L'ombre
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La nuit Ne se dérobe jamais Elle est là
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Poser le pied Là où d'autres pieds Là où vont Les gens Là sans trop savoir vers où
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La vie simplement touchante Le coeur sous la peau et l'os Le bruit des choses du quotidien
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L'esprit en alerte Dans la nuit Cherche Les lumières sont au bout de la nuit Les réverbères sont des taches opaques Des ronds Des yeux qui nous regardent
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La rue vibre des chansons d'autrefois Dans l'atmosphère on entend Arletty et Michel Simon Paris est une éternelle rêveuse mélancolique Elle danse sur les pavés gris Comme une funambule soûle
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La lumière dis-je La lumière sur le monde Encore une fois Dans le tremblement des arbres La lumière Qu'on juxtapose les couleurs sur l'horizon Dans les ciels musiciens Dans le spectre infini du silence
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Dialectique de notre époque Gloire infuse Lumière toujours sur n'importe qui Tant que les images sont Immatérialité de l'éphémère N'a pas de consistance Mais on en parle
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Fracture de l'ombre Si tournent les idées Déplacement des regards Mais que peut le silence ? Dans le plan Bien dit Bien fait L'écart entre les voies
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Un moment, un regard, la rue plate et lumineuse, un moment, un regard, quelque chose, a transpiré, a pris sens, quelqu'un, peut-être, un moment, une question, nous cherchons, tous, des réponses, un moment, un regard, la nuit.
ERIC DUBOIS