POEMES DE JEUNESSE
À S.M
La maison ouvre la porte, bouche les fenêtres. Derrière un mur qui tire la langue, une femme se déshabille.
Elle ne possède en guise de sous-vêtements que son v et ses fesses.
S'approche de moi, de mon silence, avec une raie sur le visage
et du noir dans les yeux.
Mais la porte de secours ne laisse passer que son vagin parfumé.
Les fenêtres ne donnent que sur ses seins...
***
Le ciel n'est pas bleu comme la musique uniforme la couleur
la fuite du temps n'est pas rapide
avec un bijou de venin déchaînant des orages de fontaine
rythme religieux de scarabée
crème à conviction
préservative comme le bois
les crépuscules ne sont pas de sang
valent un tiroir-caisse
les ailes des insectes haltères de l'oeil
boîtes de sel dépêchées à rallonges
soute à touriste dans le volte-face casque
d'un ajout de valérianes
qui font des douleurs un tracé comestible
de sang où le cheveu pâle de la lumière
devient un monstre enduit de stuc
et qui traverse l'ascension de mon sexe
passe-partout
1984
ERIC DUBOIS