POEMES
Cherche l'abord du souffle
le monticule de sable
où ton errance perdure
Cherche l'espace
clos dans les articulations
mémorielles
Il y a si peu du monde
que table la main
dans un geste las
Il y a si peu
et pourtant
fuit l'oiseau
***
L'ombre devenue silence
la rivière court derrière le vent
Les mots s'arrêtent
au creux des phrases
Le temps de dire
émiette des regrets
Nous sommes pulsations
de l'abîme
Carrosseries embouties
accidents du temps
Mort intime du texte
valet de pique
***
Langue verticale de la présence muette
Étoffe aux accrocs dont la surface ne boit plus l'eau des gouttières
Te considères-tu poussière ou n'es-tu plus que le nom que l'on donne à l'oubli dont le seul mot évoque le gouffre amer de l'ennui ?
***
Poème du besoin poème de l'avenir
poème de la chance poème du monde
qui reste à écrire sur les trottoirs
ensoleillés sur les pas pressés
dans les yeux de l'autre
Décembre 2017
ERIC DUBOIS