Les tribulations d'Éric Dubois.

TEXTES INEDITS DE FABRICE MARZUOLO

31 Mai 2010, 17:30pm

Publié par ERIC DUBOIS

Le poète de mille ans


J’ai mis le costume du dimanche

je m’assois devant le bonheur-du-jour

pose ma plume sur la feuille blanche

et je sens vibrer mes frêles épaules

j’écris qu’il faut vivre

aussitôt de ce crâne dur

montent les sarcasmes

j’écris qu’il faut vivre

et des joyeux frappent leurs tambours ouverts

assourdissent le calice timide des fleurs

en perdition sous les rires

j’écris qu’il faut vivre

et dans mon dos je sens des yeux

qui pleurent comme des cœurs

qui ne battent plus



Ma vie de non bohème



Je n’aime ni n’aime pas

je passe

ma vie n’est que la tentative

du saut au-dessus de ma carcasse

j’aurais dû tenir un emploi

tranquille

dans un village dépeuplé

garde-barrière

d’un passage à niveau abandonné

un abri de l’eau du pain

cela m’aurait suffit

ou le bol de soupe

qu’on distribue aux malades

plutôt que de jouer les bien-portants

durant cette vie

qui tue petit à petit

















Salive au pays des horreurs


Les paroles sont postillons

jets de bave malodorants

elles viennent du fond

se mêlent à des particules alimentaires

bouts d’andouillettes rognons

ou quand elles sont de l’air

à de l’air mais jamais pur

j’en trouve des traces sur ma peau

sur les vêtements

leur caca partout

collé sur les murs les sols

les plafonds qui volent bas



FABRICE MARZUOLO

 

Né en Lorraine, il vit nulle part, travaille à Paris.

Poésies publiées récemment dans les revues Décharge, Florilège, Traction Brabant et Verso, Nouveaux Délits, Revue Gros Textes

Un recueil de poésie dans la collection Polder La diligence ne passe pas avec les aboiements.

Un texte court, l’ombre, paru dans la Nouvelle Revue Moderne.

Une nouvelle dans une anthologie « pas de travail qui vaille », éditions Atelier du Gué

Commenter cet article