Les tribulations d'Éric Dubois.

POEMES

8 Août 2013, 10:56am

Publié par ERIC DUBOIS

 

 

Quelques poèmes écrits dans les années 90.

 

 

 

 

la main fugace fantôme
trace des caresses d'encre
sur la page blanche écume
des signes
comme des îles perdues
en plein naufrage de sens

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sur le fil étroit des heures
je suis somnambule en état de grâce
élevé au faîte du temps
funambule de la mémoire
je me nourris du langage épique
des oiseaux sur les flancs du monde
l'effusion des flashes
je mange le coeur du vide
je me voile d'exil
mes pas en fuite désamorcent la pesanteur
de ma hauteur d'ange

Janvier-Mai 1998

 

 

 

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Le pouls du monde
dans la respiration
des arbres

Le fracas des voix
dans la blancheur
de l'été

Soudain hurlent
les chiens et les sirènes
de l'orage

Et le rêve éveillé
des anges

 

1995

 

 

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DES POEMECRANS

donner des preuves
recouvrer des images

aussi élevés du sensible
sans l'état d'apparence

sur les quais nous bafouerons
le mauvais génie d'une lampe

avec des poèmécrans intenses
l'impossible argument des souvenirs
et leur parcours virtuel

Très loin de la tonalité
sans artifice de la valeur
ajoutée

ensemble nous fuirons
épais et lumineux

 

Janvier-Juin 1996

 

 

 

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J'appelle
au secours tous les miroirs
en hasardant le geste qui lâche le lest du temps

Voler tous ces moments voilés d'intimité

Au-delà de la pulsion qui part en fumée
et qui fait écran

Docteur j'ai peur de l'innocence et de la pesanteur




1995

 

 

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EROSION DE L'EROS

Certitude
de la cécité
et du porte-à-faux
incertitude dans l'instant
où tout se fixe
en absence

Dévorons à chaque clé
le jeu d'hirondelles

L'amertume embaume
nos embruns
et nos émotions
initiatiques




1995


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du nid de lumière
sourd l'émotion tenace
de la beauté
qu'on attend
au bout de l'espoir

elle se cache elle se trouble
eau vive couleurs
de la mémoire
laisse des traces au silence



Juillet 1997- Janvier 1998

 

 

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hasard fulgurant
promesses
dans les yeux des statues

un exil longtemps vécu
se cristallise dans la langue du Souvenir

ô souffle du ravin
quand la Mémoire ne touche plus terre

qui suis-je?
une longue interrogation?
une étoile en suspension
dans le ventre de l'Abîme?



Juillet 1997- Janvier 1998

 

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mes murs suintent la foudre
et mon miroir s'immacule
d'images bleues

cadence dans la veine
exil tentaculaire
es-tu à la hauteur du dragon
dont la mélancolie brûle
comme une initiation?

Juillet 1997-Janvier 1998

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l'éclaircie d'absolu
annonce-t-elle
la paix multiple
des perspectives épiques
une fleur d'écume
sous l'impulsion d'une prophétie
barbare?


Avril-Juillet 1997

 

 

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rêves parasités
crash d'images
l'esprit se damne
se noie se trouble
assujetti à l'angoisse
pourquoi être toujours
à la surface des apparences?
pourquoi se livrer au vide?

Nov-Déc 1996



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à Carole Léveillé

ne crains pas l'herbe mouillée
de grain et de foudre
le monde dans ton âme
s'en nourrit

si tu doutes prie à la fin des promenades
le cycle des saisons

de certaines paroles
et atrophies cruelles
ne préjugeons pas
comme de ces traces d'encre rouge
et de craie opaque
marquées du sceau d'analyse

mais donnons libre cours
à l'émotion partagée entre justes et pitres.




Janvier-Mai 1996

 

 

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en avance sur le destin
le hibou quitte les derniers songes
les plumes acérées et l'audace
chargée de sel

j'ai cherché les symptômes de ma jeunesse
en luttant avec l'impossible
et n'ai trouvé que des regrets indicibles


Novembre-Décembre 1996

 

 

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sur nos lits de poussière
il vente un soleil d'écume
parvenus au faîte de nos obsessions
nous avons contemplé un peu de nos errances
et nous avons attendu que l'aube vienne nous délivrer

formulons des échos
le Sphinx lève son visage
vers le ciel

nous n'ignorons pas les obstacles
et les embûches
si les ornières qui ont creusé le bord des rivières
fermentent

je n'entends pas de cette oreille
chante la cruche cassée
sur le parterre de fleurs

silence qui se tapit dans l'ombre
dans la spirale du vide

Novembre-Décembre 1996

 

 

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à Thierry Crivello


du vide jaillit l'espérance

toujours recommencée

l'existence chargée de sel

du péché originel

court à travers aube

et crépuscule

et sème ivresse et grain

dans les tréfonds de la conscience

le Tout est labeur

et repos

le Tout consomme durée


et expérience



Novembre 1996

 

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à Tanja Duhamel


coup d'oeil au miroir

être

oeil braqué sur le vide

l'autre regrette

les mots les silences

les rêves bulles


ainsi de nos visions

nous emportons

esquifs et finalité

gréement et liberté

un peu de notre existence

amas confus d'amertume

et de joie


Octobre 1996

 


 

ERIC DUBOIS
 


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