POEMES
Quelques poèmes écrits dans les années 90.
la main fugace fantôme
trace des caresses d'encre
sur la page blanche écume
des signes
comme des îles perdues
en plein naufrage de sens
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sur le fil étroit des heures
je suis somnambule en état de grâce
élevé au faîte du temps
funambule de la mémoire
je me nourris du langage épique
des oiseaux sur les flancs du monde
l'effusion des flashes
je mange le coeur du vide
je me voile d'exil
mes pas en fuite désamorcent la pesanteur
de ma hauteur d'ange
Janvier-Mai 1998
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DES POEMECRANS
donner des preuves
recouvrer des images
aussi élevés du sensible
sans l'état d'apparence
sur les quais nous bafouerons
le mauvais génie d'une lampe
avec des poèmécrans intenses
l'impossible argument des souvenirs
et leur parcours virtuel
Très loin de la tonalité
sans artifice de la valeur
ajoutée
ensemble nous fuirons
épais et lumineux
Janvier-Juin 1996
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EROSION DE L'EROS
Certitude
de la cécité
et du porte-à-faux
incertitude dans l'instant
où tout se fixe
en absence
Dévorons à chaque clé
le jeu d'hirondelles
L'amertume embaume
nos embruns
et nos émotions
initiatiques
1995
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mes murs suintent la foudre
et mon miroir s'immacule
d'images bleues
cadence dans la veine
exil tentaculaire
es-tu à la hauteur du dragon
dont la mélancolie brûle
comme une initiation?
Juillet 1997-Janvier 1998
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l'éclaircie d'absolu
annonce-t-elle
la paix multiple
des perspectives épiques
une fleur d'écume
sous l'impulsion d'une prophétie
barbare?
Avril-Juillet 1997
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à Carole Léveillé
ne crains pas l'herbe mouillée
de grain et de foudre
le monde dans ton âme
s'en nourrit
si tu doutes prie à la fin des promenades
le cycle des saisons
de certaines paroles
et atrophies cruelles
ne préjugeons pas
comme de ces traces d'encre rouge
et de craie opaque
marquées du sceau d'analyse
mais donnons libre cours
à l'émotion partagée entre justes et pitres.
Janvier-Mai 1996
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sur nos lits de poussière
il vente un soleil d'écume
parvenus au faîte de nos obsessions
nous avons contemplé un peu de nos errances
et nous avons attendu que l'aube vienne nous délivrer
formulons des échos
le Sphinx lève son visage
vers le ciel
nous n'ignorons pas les obstacles
et les embûches
si les ornières qui ont creusé le bord des rivières
fermentent
je n'entends pas de cette oreille
chante la cruche cassée
sur le parterre de fleurs
silence qui se tapit dans l'ombre
dans la spirale du vide
Novembre-Décembre 1996
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à Thierry Crivello
du vide jaillit l'espérance
toujours recommencée
l'existence chargée de sel
du péché originel
court à travers aube
et crépuscule
et sème ivresse et grain
dans les tréfonds de la conscience
le Tout est labeur
et repos
le Tout consomme durée
et expérience
Novembre 1996
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à Tanja Duhamel
coup d'oeil au miroir
être
oeil braqué sur le vide
l'autre regrette
les mots les silences
les rêves bulles
ainsi de nos visions
nous emportons
esquifs et finalité
gréement et liberté
un peu de notre existence
amas confus d'amertume
et de joie
Octobre 1996
ERIC DUBOIS