POEME
Et le jour est comme une montagne. Et comme un désert où l'on attend quelque chose, quelqu'un. Et tu respires et ton souffle embrase l'univers. Mémoire. Mémoire sur le miroir, glisse le temps. Mémoire, mémoire, quel espace est donné ? Nous sommes l'horizon, la ponctuation des nuages, le fil à plomb des énergies, l'esquif perdu dans les marées. Les pierres, une à une, forment un monde opaque. Les chuchotements, que l'on entend, sont posthumes. Les mots ne savent plus exprimer l'étincelle de nuit, que toute vie absorbe. Je suis las d'écrire. Et cependant l'envie est toujours là , le papier sur lequel j'écris, est pansement. Le monde s'entend, s'écoute, prolongation des silences, interruptions, ruptures, fragmentations, le monde s'écoule, liquide, vaporeux, le monde s'abîme, abîme, puis, le monde va, vient, le monde, pierre, roc, planètes, étoiles, vide, matière, le monde, monde, onde, m'onde. Quelque chose dans l'air d'inédit, qui n'a pas de sens, qui est comme l'écho d'un passé pas si lointain.
Mars-Avril 2020
ERIC DUBOIS