Les tribulations d'Éric Dubois.

INTERVIEW ERIC DUBOIS -OCTOBRE 2007

24 Janvier 2010, 16:06pm

Publié par ERIC DUBOIS

photo-de-camille-philibert.jpg Photo de Camille Philibert.
Interview de Eric Dubois

( les questions sont posées par le service " Auteurs" des éditions Le Manuscrit )


1 )Quel est votre parcours?


J’ai le parcours de presque tout le monde. Un adolescent qui commence à écrire vers l’âge de 14 ans alors qu’il est au collège et qui un jour sur la demande de son professeur de Français Melle Sosnicki, après avoir écrit une saynète relative à la pièce de théâtre « La folle de Chaillot » de Giraudoux , la lit en faisant les voix de plusieurs personnages, grâce à un petit don d’imitation, devant ses camarades de classe et obtient une bonne note et des applaudissements sincères et chaleureux . Et au lycée, j’ai continué à écrire, surtout en sachant qu’un certain Léopold Sédar Senghor y avait exercé le métier d’enseignant. Il s’agit du Lycée Marcelin Berthelot à St Maur des Fossés. C’était entre 1982 et 1986. Je montrais mes écrits à mes camarades de classe, j’étais connu pour ça. Même au Service Militaire, en 1986-87 ( à Kaiserslautern, Allemagne) j’écrivais. Je n’ai pas arrêté d’écrire. J’ai travaillé dans le Marketing Direct mais cela ne m’a pas empêché d’écrire.


2) Vous vous plaisez à vous surnommer "le souffleur de vers". Qu'est ce qui chez vous a créé cette passion sans borne de la poésie ?


Je ne me surnomme pas ainsi ! Vous devez confondre avec quelqu’un d’autre…Mais pour répondre à votre question, je dirai ceci : je ne sais absolument pas pourquoi la poésie m’a attiré ! Une passion du langage écrit, sans doute, très jeune même avant de vraiment savoir lire et écrire, je recopiais un peu n’importe quoi, des plaques d’immatriculation, des articles de journaux…des listes de noms, de personnages, d’objets, le tout dans des carnets, soigneusement présentés mais hélas disparus, avec le temps…J’ai beaucoup écrit surtout entre 16 et 19 ans (des poèmes, des romans de science-fiction) et malheureusement j’ai beaucoup jeté à la poubelle. Cela fait à peu près quinze ans que je conserve mes écrits.


3 )Quelles sont les différentes sources d'inspiration, artistiques ou autres, qui nourrissent vos créations ?


J’essaie de m’éloigner de mes sources d’inspiration ( les Surréalistes et la Poésie Américaine) et préfère m’en tenir à ce que je connais, ou crois connaître : moi-même !

Et je me sens incapable de répondre à votre question ! Je me nourris un peu de tout !

J’ai fait 5 ans d’analyse et je n’ai pas fini. Je fais de la poésie comme une thérapie d’abord.

Et ensuite comme un art et non comme un hobby.



  4)Dans vos divers recueils l’éclectisme de leurs sujets, traités avec forte (im)pertinence, semble avoir la part belle. Quels peuvent être néanmoins les thèmes qui vous tiennent particulièrement à cœur ?


Là aussi, les recueils publiés chez Le Manuscrit entre 2001 et 2004 sont symptomatiques de l’époque dans laquelle, je les ai écrits, en pleine période de Slam. Oui, j’ai fréquenté les slameurs parisiens et fait de la scène avec eux. Depuis, ma poésie est plus personnelle et moins démonstrative ! Les quelques ouvrages publiés chez Encres Vives et Hélices témoignent d’un certain apaisement spirituel même si de temps à autre je suis traversé de doutes et d’angoisses….Mes thèmes qui me tiennent à cœur : la vie, l’amour, les femmes, le passé, l’enfance, les souvenirs, la souffrance psychique, les lieux du passé, la généalogie, la famille, la mort, la recherche de Dieu, la déréliction…


5) Bien plus que l'alignement de simples mots, la poésie doit à vos yeux répondre d'une toute autre définition : l'oralité, afin, pour reprendre vos mots, de "servir ses textes"… Quelle place exacte et quelle importance poétique accordez vous à cette dimension ?


Je dis mes textes et ceux de mes contemporains ou modernes, depuis 1997. J’écris mais c’est toujours mieux « dire », « dire au public », « dire » car la poésie est aussi et surtout un art oral, un chant. J’affectionne les récitals de poésie et les scènes ouvertes. Depuis 2003 , je lis avec les poètes de l’association Hélices (dont le responsable s’appelle Emmanuel Berland). Attention, les textes doivent être travaillés avant d’être mis en bouche. Même l’improvisation demande un certain talent ! Il ne s’agit pas de dire n’importe quoi ! Il faut penser «  poème », le concevoir comme un objet esthétique avant de l’écrire et de le dire. Il faut quand même un peu conceptualiser ce qu’on fait !



6) Quel est le poème qui, parmi ou non tout votre répertoire, incarne le mieux votre idéal poétique ?


Je ne sais pas, peut-être certains textes de mon recueil « Le canal » comme Lamento, par exemple ou des textes plus récents « Catastrophe Intime » publié chez Encres Vives. Cela dit, je ne pense pas avoir donné le meilleur de moi-même et j’ai encore à écrire !!!! Quand j’évoque mon enfance ou les lieux de mon passé, je suis vraiment moi-même et aussi quand je parle de souffrance psychique ou de recherche de Dieu, je suis moi-même. Quand je parle de la fragilité de l’amour, de sa durabilité mais aussi de sa transcendance, je suis moi-même. Pour moi, chair et esprit, c’est la même chose. L’amour terrestre et l’amour divin, aussi.


7) Entre slam, poésie, chanson, récital… si l'on devait trouver un mot pour qualifier l'originalité de votre poésie, quel serait-il et pour quelles raisons ?


Je crois que le mot « poésie » me correspond le mieux. Je ne me définis pas « poète », ce serait prétentieux mais « écrivain de poésie », « auteur ». J’aime bien dire aussi je suis lecteur, récitant, performeur. « Slameur » je l’ai été entre 1999 et 2003 et maintenant de façon plus occasionnelle…Non, « auteur » me va bien (je suis en ce moment en train d’écrire un récit *) et aussi « interprète »…Maintenant qualifier l’originalité de ma poésie ?

Je suis , peut-être, lyrique et post-moderne. J’en sais fichtre rien.


8) Vous faites depuis peu partie  de la "Poéthèque" du Printemps des poètes. Comment cela s'est-il déroulé et qu’en retirez vous ?


Je n’y croyais pas au début lorsque j’ai envoyé quelques recueils à la direction artistique du Printemps des Poètes. Mais, bon, j’y suis, mais je n’en tire aucune gloriole ni auto-satisfaction egomaniaque. Je connais certains poètes comme Charles Dobzynski, Jacques Darras, André Mathieu, Michel Cosem, Jean-Pierre Lesieur, Louis Dubost, Emmanuel Hiriart, Jean-Luc Maxence, le romancier Jean-Paul Giraux, Emmanuel Berland, Pierre Kobel, Jean Gédéon, Geneviève Deplatière, Mireille Podchlebnik, Fabienne Alliot, Olivier Keriven, Odile de Cayeux et Ire Tendre, Pierre Clavilier, Pierre Meige, Daniel Brochard, Laurent Fels … avec qui j’échange courriels, courriers et conversations téléphoniques ou de visu… et aussi certains slameurs très connus. Cela dit : je dois être à la hauteur de ma réputation pour longtemps et donc continuer à écrire en étant encore plus exigeant vis-à-vis de moi-même.


9) Dans quels autres cadres trouvez-vous à exprimer votre amour du verbe ?


La vidéo mais encore de façon artisanale. Et là je me cherche encore. Comme je l’ai précédemment dit, je suis un auteur, j’écris en ce moment un récit, on verra ce que ça donnera ( dans le passé j’en ai écrit mais que j’ai laissé inachevés). Je ne veux pas simplement me cantonner au poème. Et un jour , peut-être, des chansons, des scénarii , des films….



10)Pourquoi avoir choisi le Manuscrit?


C’est mon premier éditeur. Depuis, j’en ai d’autres (Encres Vives, Hélices) . Pourquoi avoir choisi Le Manuscrit ? A cause d’Internet et parce que cet éditeur propose un compromis honorable entre l’auto-édition et le compte d’auteur et rend visible les livres qu’il édite, sur de nombreux sites.

Enfin, j’aimerais bien être édité chez le Dé bleu, Flammarion ou Gallimard, pour n’en citer que quelques-uns…**



11)Quels projets d'écriture avez-vous pour l'avenir ?


Des recueils de poèmes. Une anthologie personnelle chez Le Manuscrit en 2008 ou 2009. ***

Des récits.

 

 

 

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Cette interview a été mise en ligne en Octobre 2007 sur le site http://www.manuscrit.com .

 

* Récit inachevé finalement qui n'aura été qu'un projet.

 

* *C'est encore dans mes projets. L'Idée bleue/le dé bleu s'est retirée de la course depuis début 2010 et n'existe plus en tant que maison d'édition

 

* * * Cela ne s'est pas fait . En 2008 et 2009 j'ai publié chez Encres Vives et Publie.net.

 

 

 


 

ERIC DUBOIS


 

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