Les tribulations d'Éric Dubois.

QUESTIONS À ... CLÉMENT G. SECOND

19 Mai 2014, 22:32pm

Publié par ERIC DUBOIS

Comment avez-vous découvert la poésie et les poètes ?

J’ai découvert la poésie sans savoir la nommer (c’est à peu près le cas encore) lorsque, enfant, la tombée du soir m’envoûtait. Par une sorte de progressive matité dense, les sons et les mots m’envahissaient d’une magie bouleversante.

Plus tard, des coups de cœur presque furtifs, comme à la dérobée, pour des poèmes que l’école puis le collège s’entêtaient à aborder par le biais… thématique ! (souvent encore le cas, conséquences désastreuses sur le public potentiel !!), poèmes d’ Apollinaire, Vigny, Baudelaire, du déjà cher Arthur et d’autres qui peu à peu m’éveillèrent.

À l’adolescence et après, autonome dans mes recherches, j’ai parcouru passionnément ce grand domaine sur les pas d’anciens et de contemporains, français et autres.

Quels poètes aimez-vous et pourquoi ?

J’en aime de nombreux, avec tant de nuances. Moins ceux dont les idées trop lisibles ou la forme affichée tendent à voiler les vibrations foncières.

(Je n’aime guère Hugo mais reconnais qu’il a du souffle.)

Mes préférés sont les poètes vibrant bas, poètes-violoncelles parents de Schubert (plutôt que de Mozart pourtant aussi sublime) ou de Maître Eckart (oui !)

Entre autres, liste non exhaustive !, le Cantique des Cantiques, certains Psaumes, Rutebeuf, Villon, D’Orléans, Louise Labbé, Du Bellay (plus que Ronsard), De Sponde, Jean de la Croix et autres mystiques de partout et toujours, Racine (plus que Corneille que j’admire), La Fontaine (si méconnu, plutôt hautbois que violoncelle), Bashô, Buson et autres maîtres haïkistes, les Romantiques allemands qui dépassent le romantisme, Baudelaire, Emily Dickinson, Nerval, Rimbaud, Apollinaire, Saint-Pol-Roux, Catherine Pozzi, Machado, Alberti (virtuose), Lorca (pianiste des mots), Altolaguirre, Eluard, De la Tour du Pin, Supervielle, Queneau, Jouve, Bonnefoy, Jaccottet, Locardi (oublié, je l’ai côtoyé au début des années soixante, météorique, j’ai tout perdu de lui, qui me passerait de ses textes ?), plusieurs contemporains qui m’éclaboussent de beauté au petit bonheur de vadrouilles par blogs, recueils et revues… Pardon à ceux que j’aurais dû citer…

Sans oublier tous ceux du commun, souvent anonymes, ces gens ordinaires dont je suis, qui à leur insu se métamorphosent en poètes lorsque par un accent personnel inimitable ou par un usage imprévu, soudain, dans le courant des jours ils transfigurent des phrases banales…

Depuis quand écrivez-vous de la poésie ?

Depuis 1959, j’avais quinze ans. J’avais à redire et à dire par écrit.

Depuis quand publiez-vous de la poésie ?

Depuis… jamais ! Enfin, presque. Très longtemps solitaire, menant par nécessité et conviction une vie ordinaire, une pratique discrète ou confidentielle. Besoin d’ouverture, appel d’air d’échanges plus larges depuis fin 2013.

Comment définiriez-vous la poésie ?

La poésie en acte partagé : usage langagier intensifiant dans l’instant même le sentiment de l’existence.

 

 

CLÉMENT G. SECOND

 

****

 

Plus d'infos :

http://www.le-capital-des-mots.fr/article-le-capital-des-mots-clement-g-second-123132720.html

 

****

 

Piqûre de rappel : Questions à ....

 

http://www.ericdubois.net/2014/05/piqure-de-rappel-questions-a.html

 

Commenter cet article